5 novembre, 2024

Non à la volonté de la Ministre de l’Education nationale de supprimer les classes bi-langues et les classes européennes!

Crédit Photo La Croix
Crédit Photo La Croix

Tribune commune de 47 sénateurs : Les Sénateurs interpellent la Ministre de l’Education nationale sur la suppression des classes bi-langues et européennes telle que prévue dans la réforme des collèges, pour la rentrée 2016.

Nous, Sénateurs issus de différents groupes politiques, dénonçons la volonté de la Ministre de l’Education nationale de supprimer les classes bi-langues et les classes européennes, dans le cadre de la réforme des collèges, dès la rentrée 2016.

 « Les sections européennes ont vocation à disparaître ! ». La suppression des classes bi-langues en sixième (16 % des collégiens), prévue dans le cadre de la réforme des collèges, vise à permettre à 100% des élèves de commencer une deuxième langue plus tôt, en cinquième, vient de confirmer la Ministre de l’Education nationale à Catherine Troendlé, Sénateur du Haut-Rhin, en sa qualité de Présidente du groupe d’amitié France-Allemagne et de Secrétaire nationale UMP en charge de l’Education, suite à son intervention auprès du Ministère afin de défendre le maintien des classes bi-langues et des classes européennes.

Cette réponse inquiète vivement les professionnels de l’Education, les familles franco-allemandes et nos partenaires allemands. L’ambassadrice d’Allemagne à Paris, Susanne Wasum-Rainer a déclaré qu’« à nos yeux, ce projet de réforme menace nos accords bilatéraux. »

Les classes bi-langues contribuent, depuis leur création en 2004, à une coopération renforcée entre la France et l’Allemagne, en favorisant une relance de l’enseignement de la langue allemande, qui déclinait en France depuis les années 1990. Ainsi, La multiplication de ces sections bi-langues et européennes – qui portent sur 3.700 classes en France et quelque 100.000 élèves – a permis à de nombreux élèves d’apprendre l’anglais et l’allemand, à raison de trois heures hebdomadaires pour chaque langue, dès l’entrée en classe de sixième. Ce dispositif a fait ses preuves en permettant une augmentation de l’apprentissage de l’allemand chez les collégiens français.

Il nous semble donc totalement injuste de parler d’un système élitiste, comme l’avance la Ministre de l’Education nationale, dans la mesure où les classes bi-langues et européennes concernent plus de la moitié des collèges, y compris dans les établissements ruraux ou ceux implantés dans les ZEP.

Le recteur de l’Académie de Strasbourg, Jacques-Pierre Gougeon, vient de déclarer que l’Alsace allait conserver ses classes bi-langues. Nous ne pouvons que nous en féliciter ! Il n’en demeure pas moins que la suppression de ce dispositif en plan national risque non seulement de nuire à l’apprentissage de l’allemand dans notre pays, mais également du français en Allemagne, où 20 % des élèves apprennent la langue de Molière. Alors qu’en Sarre, le français devient la langue co-officielle du Land et qu’il est enseigné partout dans les deux cantons de Bâle (Suisse), des réformes sont engagées en France qui aboutiront immanquablement à la disparition à terme de l’enseignement de l’allemand dans les collèges.

En tant que Sénateurs Français, attachés à une Ecole qui a su offrir l’opportunité à nos jeunes élèves de réaliser un réel apprentissage approfondi des langues, nous nous devons de dénoncer publiquement cette mesure, non sans demander à la Ministre de l’Education nationale de bien vouloir réviser son jugement relatif à la suppression fortement envisagée des classes bi-langues et européennes !

Les signataires :

TROENDLE Catherine (Haut-Rhin – UMP – Secrétaire nationale UMP en charge de l’Education -Présidente du groupe interparlementaire France-Allemagne),

ALLIZARD Pascal (Calvados – UMP),

BIZET Jean (Basse-Normandie – UMP),

BOCKEL Jean-Marie (Haut-Rhin – UDI),

CAMBON Christian (Val-de-Marne – UMP),

CANAYER Agnès (Seine-Maritime – UMP),

CARLE Jean-Claude (Haute-Savoie – UMP),

CESAR Gérard (Gironde – UMP),CHARON Pierre (Paris – UMP),

DALLIER Philippe (Seine-Saint-Denis – UMP),

DANESI René (Haut-Rhin – UMP),

DEROMEDI Jacky (Représentant les Français établis hors de France – UMP),

DI FOLCO Catherine (Rhône – UMP),

DUCHÊNE Marie-Annick (Yvelines – Rattachée à l’UMP),

DURANTON Nicole (Eure – UMP),

DUVERNOIS Louis (Représentant les Français établis hors de France – UMP),

FOURNIER Bernard (Loire – UMP),

FOURNIER Jean-Paul (Gard – UMP),

GARRIAUD-MAYLAM Joëlle (Représentant les Français établis hors de France – UMP),

GOULET Nathalie (Orne – UDI),

GOURNAC Alain (Yvelines – UMP),

GRAND Jean-Pierre (Hérault – UMP),

GROSPERRIN Jacques (Doubs – UMP),

HERVE Loïc (Haute-Savoie – UDI),

HUMMEL Christiane (Var – UMP),

HUSSON Jean-François (Meurthe-et-Moselle – UMP),

KELLER Fabienne (Bas-Rhin – UMP),

KENNEL Guy-Dominique (Bas-Rhin – UMP),

LAURENT Daniel (Charente-Maritime – UMP),

LEFEVRE Antoine (Aisne – UMP),

LEGENDRE Jacques (Nord – UMP),

LEMOYNE Jean-Baptiste (Yonne – UMP),

LONGUET Gérard (Meuse – UMP),

LOPEZ Vivette (Gard – UMP),

MAGRAS Michel (Saint-Barthélemy – UMP),

MANDELLI Didier (Vendée – UMP),

MARC Alain (Aveyron – Rattaché à l’UMP),

MAYET Jean-François (Indre – UMP),

MEDEVIELLE Pierre (Haute-Garonne – UDI),

MELOT Colette (Seine-et-Marne – UMP),

MILON Alain (Vaucluse – UMP),

MOUILLER Philippe (Deux-Sèvres – UMP),

PELLEVAT Cyril (Haute-Savoie – UMP),

PERRIN Cédric (Territoire de Belfort – UMP),

PIERRE Jackie (Vosges – UMP),

REICHARDT André (Bas-Rhin – UMP),

SAVARY René-Paul (Marne – UMP).

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