29 mars, 2023

Tribune de Gérard LONGUET dans Le Figaro du 15 février 2023

Gérard Longuet : « Réforme du marché européen de l’énergie, l’épreuve de vérité entre France et Allemagne »

TRIBUNE – La France et l’Allemagne sont profondément divisées sur la question de l’énergie et en particulier du nucléaire, argumente le sénateur de la Meuse et ancien ministre. Un échec sur la réforme du marché européen de l’énergie électrique serait, selon lui, meurtrier pour la construction européenne.


Soixante ans après la signature du traité de l’Élysée, des trois grandes divergences franco-allemandes, l’énergie reste la plus préoccupante à court terme. En 1963, c’était sans doute la Défense qui pouvait nous séparer. Les Allemands profondément atlantistes, les Français le moins possible étaient éloignés. L’invasion russe du 24 février 2022 a durablement rapproché les deux grands pays et c’est un symbole fort que Volodymyr Zelensky ait été reçu, pour son premier déplacement en Europe, à l’Élysée par le président français et le chancelier allemand.
C’est le soutien du président Macron qui a débloqué la livraison de chars allemands Leopard à l’Ukraine. Désormais, l’Allemagne accepte les engagements extérieurs, hier tout à fait exceptionnels pour elle. De son côté, la France ne peut plus négliger l’Otan qu’Emmanuel Macron qualifiait hier de « cérébralement morte ».
Sur le plan économique, la France prend conscience, avec le retour à un temps de travail plus proche des standards européens, qu’elle ne peut plus indéfiniment accumuler des dettes et compter sur l’euro pour les financer à bon compte. Ainsi s’explique l’objectif du report à 64 ans de l’âge de la retraite. Cet engagement est décisif pour conforter la confiance mutuelle entre nos deux pays. Reste alors le fossé de l’énergie qui nous divise en profondeur, aujourd’hui, des deux côtés du Rhin.
Lors de l’organisation à Verdun, le 20 janvier dernier, d’un colloque sur la relation franco-allemande soixante ans après la signature du traité de l’Élysée, j’ai dû constater la réalité de nos différences. Certes, la bonne volonté n’a pas disparu, comme en témoigne l’annonce des solidarités entre nos deux pays, pour écrêter les pointes en échangeant des électrons. Encore faut-il que ce soit techniquement possible.
Le plus important est devant nous : dans les semaines qui viennent, la France, à Bruxelles, doit parvenir à faire bouger les règles du marché européen de l’énergie électrique. Nous verrons alors si le fossé franco-allemand peut progressivement se combler. Un échec serait meurtrier pour la construction européenne. Il dépend largement de notre compréhension mutuelle.


Se libérer de l’énergie fossile


Il nous faut faire accepter par l’Europe ce principe simple : la décarbonation de nos économies passe avant leur verdissement. C’est le CO2 qui génère le réchauffement climatique, pas le nucléaire. Les besoins immenses en production électrique pour décarboner l’industrie, avec le relais de l’hydrogène, supposent des électrons
innombrables, prévisibles tant par leurs quantités que par leurs coûts dans toute l’Europe. Un exemple : décarboner l’hydrogène actuellement consommé en France mobiliserait quatre ou cinq des réacteurs nucléaires de notre pays… Que dire alors des besoins de la sidérurgie, des cimenteries, de la chimie ? Non seulement l’électricité décarbonée doit nous libérer de l’énergie fossile mais elle doit aussi prendre en charge de nouveaux usages dans la mobilité, l’industrie ou encore le numérique.
Comment pourront le faire les Allemands avec la lointaine perspective d’énergies renouvelables importées d’Afrique ou du Proche-Orient ? Ils auront besoin de nous sauf à compter sur un retour du gaz russe ou une dépendance au gaz américain souvent issu de « sous-sols fracturés ». La sécurité en Europe repose sur les pays qui, comme la France, ont l’intelligence du nucléaire. Encore faut-il que l’Europe en reconnaisse les conditions scientifiques et économiques. Ce sont les deux premiers rendez-vous d’un rapprochement franco-allemand au service de l’Europe.
Présente à Verdun le 20 janvier dernier, Franziska Brantner, secrétaire d’État parlementaire auprès du ministre fédéral de l’Économie et de la Protection du climat, s’efforçait d’arrondir les angles, en refusant de stigmatiser la défaillance – provisoire – du parc électronucléaire français. Élégant, certes, mais il ne faut pas oublier, que si nous avons fermé Fessenheim, c’est en partie pour satisfaire nos «écolos» français et nos voisins allemands, dont elle! L’Allemagne a rapidement compensé la perte du gaz russe, c’est vrai, et les équipements nécessaires ont vite été réalisés, c’est un succès allemand. Mais il est irréaliste de penser que l’Afrique, qui manque tant d’énergie et d’énergie décarbonée, puisse sans problème alimenter l’Europe avec des équipements installés chez elle sans en bénéficier d’abord !
Les trimestres prochains vont voir l’Europe affronter deux décisions que l’Allemagne a toujours voulu contrôler :

  • La taxonomie qui doit mettre en avant la décarbonation et pas le seul verdissement
  • Les contrats de vente à long terme qui seuls – à travers mille formules différentes – permettront de financer des investissements à la rentabilité de long terme, comme le nucléaire ou l’hydraulique.

Ce sera l’épreuve de vérité entre la France et l’Allemagne. Nous n’imposerons pas le nucléaire à nos voisins. Mais qu’ils ne nous imposent pas des règles européennes qui condamnent les nécessaires investissements lourds. Seuls ces derniers permettent une électricité pilotable au coût prévisible.
Facturer des capacités aux clients, et non seulement des quantités produites, permettra seul de financer des investissements de long terme. L’électron ne se stocke pas ; l’équipement de production aux Capex (abréviation issue du terme anglais Capital Expenditure, les Capex désignent les dépenses d’investissement d’une entreprise, NDLR) élevées, mais aux coûts opérationnels faibles en proportion, permet de stabiliser le marché en organisant une abondance de l’offre. Que nos voisins acceptent des règles européennes qui le permettent alors chacun vivra sa vie sans condamner l’autre à l’échec. La bataille sera rude, raison de plus pour la mener dans la transparence. Le refus du nucléaire en Allemagne a un coût. Ceux qui l’écartent par principe en ont le droit, mais qu’ils ne nous envoient pas la facture d’un système absurde. Voilà un beau sujet franco-allemand.

Gérard LONGUET, Sénateur de la Meuse, Ancien Ministre

Le Figaro – 15/02/2023

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Projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes

« La stratégie appartient au Parlement, la mise en œuvre au Gouvernement ! Nous revendiquons donc la stratégie « 

J’intervenais, cette après-midi au Sénat, afin d’expliquer les intentions de vote du Groupe « Les Républicains au Sénat » dans le cadre du Projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes.

Projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes Lire plus

Communiqué de presse à la suite du Comité de Haut Niveau du 1er décembre 2022

Un bon Comité de Haut Niveau du projet Cigéo s’est tenu aujourd’hui, à Bure, en présentiel pour la première fois depuis 3 ans hélas.

La Ministre, Agnès PANNIER-RUNACHER, connaissait le dossier et a donné le sentiment de vouloir avancer en tenant compte des préoccupations locales.

Les élus meusiens ou haut-marnais, nationaux, départementaux ou locaux ont tenu le même discours de responsabilité mais aussi d’exigence au bénéfice des territoires.

Les acteurs de la filière électronucléaire (EDF, CEA, Orano) ont compris qu’ils devaient compter sur une équipe déterminée à obtenir les soutiens, en termes d’activité et d’emploi, que la Meuse et la Haute-Marne demandent en contre partie de la responsabilité nationale que ces deux départements – et eux seuls – assument pour la réussite, en France, d’une politique énergétique de décarbonation et de souveraineté.

Tous ont reconnu le climat de confiance que l’ANDRA a su rétablir dans sa zone de responsabilité. Il reste désormais à réussir l’étape de la Demande d’Autorisation de Construction (DAC). Il ne faut ni l’expédier, ni la prolonger interminablement. Une décision définitive et favorable, avant le prochain rendez-vous présidentiel, s’impose.

Gérard LONGUET – Ancien Ministre, Sénateur de la Meuse

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Réaction après la réunion Cigéo organisée au Ministère de la Transition énergétique le 22 novembre dernier

Mardi 22 novembre dernier, avait lieu au Ministère de la Transition énergétique, une réunion sur les travaux relatifs aux enjeux concernant la fiscalité du projet CIGEO et les projets de développement de territoire.

Cette rencontre technique très bien organisée ne nous a cependant pas permis d’obtenir les garanties souhaitées en matière d’accompagnement financier.

Pourquoi réinventer ce qui existe déjà ? Le soutien lié au laboratoire de recherche souterrain de Meuse/Haute-Marne est prévu par la loi « Bataille » de 1991 et on n’imagine pas le remettre en cause tout au long de la durée de son exploitation.

Parallèlement, concernant le futur centre d’enfouissement, il existe une autre taxe spécifique liée au stockage des déchets nucléaires prévue par la loi de 2006. Il advient désormais d’en définir les particularités et les montants alloués en tenant compte du rôle unique et exceptionnel du futur centre de stockage.

Nous, Sénateurs de Meuse et de Haute-Marne, souhaitons rappeler qu’il existe déjà des bases certaines inscrites dans la loi et que c’est à partir de celles-ci qu’il convient de définir le soutien financier apporté à notre territoire.

Gérard LONGUET, Ancien Ministre, Sénateur de la Meuse

Franck MENONVILLE, Sénateur de la Meuse

Charles GUENÉ, Sénateur de la Haute-Marne

Bruno SIDO Sénateur de la Haute-Marne

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« Quand vous déclarez la guerre, il faut la gagner sinon vous êtes désavoué. En entretenant l’ambiguïté, on peut estimer que Vladimir Poutine laisse ouvert une négociation. »

J’étais, ce matin, l’invité de Frédéric Rivière pour son émission « L’invité du matin », en direct, sur RFI.

Pour écouter le replay de cette émission, cliquez-ici.

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Évènement « Dessert emblématique franco-allemand et Gastronomie diplomatique européenne » au Centre Mondial de la Paix, des libertés et des droits de l’Homme de Verdun

10 et 11 mai 2022 au Centre Mondial de la Paix, des libertés et des droits de l’Homme pour découvrir comment la gastronomie peut être au service de la diplomatie. Entourés de plusieurs Chefs des cuisines de dirigeants européens, des jeunes en formation hôtelière exécuteront en direct et en public les recettes d’un repas officiel européen. A cette occasion, un dessert emblématique franco-allemand sera dévoilé, fruit du travail commun de deux Chefs pâtissiers.

© Centre Mondial de la Paix, des libertés et des droits de l’Homme

Cet événement est organisé pour montrer la capacité de la gastronomie à être un vecteur d’échanges interculturels facilitateur des relations diplomatiques.

Durant deux jours, tables rondes et Master Class vont s’enchainer pour permettre à chacun de comprendre les enjeux et les dimensions qu’offre la gastronomie aux échanges diplomatiques.

Pour la première fois, une véritable réflexion est menée pour créer un dessert emblématique franco-allemand. Cette création, fruit du travail de Christelle BRUA (Pâtissière à l’Élysée) et Anna PLAGENS (Pâtissière à Berlin) sous la direction de Pierre HERME, a vocation à devenir un dessert emblématique présent des deux côtés du Rhin ; une véritable institution qui consolidera l’amitié franco-allemande.

Les élèves en formation hôtelière sont issus du Lycée Professionnel Hôtelier ALAIN-FOURNIER de Verdun, de la Justus-von-Liebig-Schule à Mannheim et de l’école d’Hôtellerie et de Tourisme du Luxembourg.

A l’occasion de cet événement, les producteurs de la Région Grand Est seront valorisés afin de respecter des circuits courts, gages de fraicheur et qualité.

L’événement est gratuit et ouvert au public dans la limite des places disponibles : réservation préalable impérative par email. Une retransmission vidéo est prévue pour le public ne pouvant être accueilli sur site.

Pour vous inscrire ou retrouvez toutes les informations, rendez-vous sur le site du Centre Mondial de la Paix, des libertés et des droits de l’Homme en cliquant ici.

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