29 mars, 2024

Réaction de Monsieur Gérard LONGUET concernant le déplacement de colonnes de blindés russes en direction de Donetsk

La reconnaissance, par la Russie de Poutine, des deux Républiques russophones de Donetsk et de Lougansk est à la fois l’aboutissement d’un manque d’engagement de l’Europe et de l’OTAN dans ses responsabilités immédiates, la Paix en Europe et la protection des frontières reconnues par l’ordre international, et le début d’une escalade où il ne peut y avoir de gagnant en Europe, et sûrement pas la Russie.

A ne pas avoir, chaque jour que Dieu fait, milité pour que les accords de Minsk II soient mis en œuvre, les signataires ont pêché par imprudence et par inconscience. L’Ukraine qui n’a accepté aucune forme de droits des minorités russophones, l’Allemagne qui a besoin du gaz russe et qui dispose à ce titre d’une source de pression réelle, la France qui glisse sur l’OTAN mais qui ne sait ni l’orienter ni organiser son évolution en Europe. La Russie enfin, qui ne concède ni sur la forme comme en Crimée, ni sur le fond au regard des minorités russophones d’Ukraine, s’isole et s’exclue d’un ordre mondial auquel elle devrait – au moins par sa géographie – participer.

Les menaces devant nous sont lourdes, parce que les deux républiques dissidentes seront désormais « contrôlées » par un Etat que l’on espère responsable, la Russie. Mais pour quelles frontières ? Les pays de l’Est aux minorités russophones membres de l’OTAN et l’Union Européenne s’inquiètent désormais de leur sécurité. Et ailleurs dans le monde, tous les partisans des solutions de force se tournent désormais vers un grand pays qui fait figure de seul gendarme effectif et ce, pour n’importe quel projet, de Damas à Bangui et sans doute Bamako.

Nous en sommes là et rien ne nous indique que cet activisme s’arrêtera.

Le Président français a hier condamné l’OTAN, soit. Aujourd’hui, on lui a menti lors de ses échanges au Kremlin. Quels sont pour lui les rendez-vous de la France ? Il doit parler, parler officiellement, et en l’espèce comme il s’y était engagé en 2017, parler au Congrès et écouter les réponses. Car c’est la France entière qui aura à supporter les conséquences d’une erreur d’appréciation ou d’un manque de suivi dans l’exécution.

Gérard LONGUET, le 22/02/2022

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