28 mars, 2024

L’engagement militant dans une formation politique repose sur le principe de liberté et sur celui de règles partagées.

L’engagement militant dans une formation politique repose sur le principe de liberté et sur celui de règles partagées.

La liberté d’abord et avant tout : personne n’est tenu d’adhérer à un parti politique et celui qui le fait, le choisit librement. Aucune comparaison possible avec l’Armée qui a été longtemps obligatoire et où l’on était tenu de servir avec obéissance. J’en parle d’expérience, car si j’ai eu le bonheur d’être Ministre, j’ai été aussi, brièvement, militaire pour obéir et pour être obéi.

C’est donc librement que vous vous êtes engagés. Je ne connais « ni d’obscur, ni de sans grade » au sein des Républicains de la Meuse. Nous nous connaissons les uns les autres avec nos qualités et parfois nos défauts.

A la liberté, correspond le respect des règles partagées. L’action politique est en effet une action collective qui suppose une action commune dont les règles soient prévisibles.

Ceux qui choisissent d’être en dehors de la règle commune en ont le droit naturellement. Mais leur indépendance a un prix très élevé. Ce ne sont d’ailleurs pas les individualistes, qui payent le prix de leur refus de toute règle : ainsi en 2002 lors des élections présidentielles, la candidature de Madame Taubira, en affaiblissant Monsieur Jospin, a écarté ce dernier du 2ème tour, permettant une victoire facile de Monsieur Jacques CHIRAC. C’est le PS qui a payé pour Mme Taubira !

Dans le même esprit, nous avons failli perdre le siège législatif de Bar-le-Duc en 2007, de par une absence de ralliement clair d’un candidat de droite – individuellement de qualité mais résolument individualiste.

En 2012, la gauche était minoritaire, au premier tour de la législative, dans le Nord Meusien, mais une candidature individualiste a privé le candidat que nous soutenions ensemble, de l’emporter, par manque de report au 2ème tour.

En un mot pour réussir à bâtir une majorité il faut respecter des règles communes. Elles ne sont pas toujours plaisantes. Ainsi, je me souviens du refus du Conseil Départemental – qui en avait seul la charge – de désigner notre député du Sud comme candidat à Seuil d’Argonne. Notre député en avait accepté la logique avec dignité et s’était effacé.

De la même façon, j’ai du désavouer aux départementales dernières, un militant sincère qui se présentait dans un canton du Nord Meusien dont l’élu – sans étiquette – avait cependant toujours soutenu notre majorité, et qu’il convenait donc d’aider, bien que n’appartenant pas aux Républicains.

Au nom des règles nationales, les investitures régionales et législatives sont décidées par le siège parisien qui regroupe tout le territoire Français. D’autres partis font différemment. Les Républicains, pour gérer un projet national, estiment que les élections nationales doivent être préparées sur le terrain, mais décidées au plan national, en raison des équilibres à construire entre départements, entre étiquettes.

C’est ainsi par exemple qu’aux dernières régionales, les Républicains ont proposé – contre les adhérents concernés – aux centristes de diriger les listes en Normandie, Centre et Bourgogne – Franche Comté.

Ce choix repose sur l’idée mathématiquement vraie, que les Républicains peuvent gagner, mais pas sans alliance, et l’alliance a un prix. Les militants Les Républicains de ces trois régions durent l’accepter.

Les Républicains sont aussi, par les décisions du siège national, garants de l’équilibre homme-femme et pour cette raison ils nous demandèrent – c’était l’UMP – de soutenir Madame Claudine BECQ-VINCI pour le Nord de la Meuse en 2007.

Certains ont réagi à l’annonce de la décision récente de la Commission Nationale d’Investiture des Républicains en expliquant qu’ils n’avait pas les valeurs du candidat désigné. Mais de quoi s’agit-il en vérité. Je ne sache pas que Pierre Régent, dont la vie est courte et claire, ait d’une façon ou d’une autre, manqué à nos valeurs communes qui puisent dans la culture chrétienne et républicaine, et dans la culture militante. De femme, d’homme, des droits.

Certes, il est d’origine urbaine et diplômé de l’enseignement supérieur, est-ce un handicap pour la Meuse ? Depuis 5 ans, la disponibilité que lui laissent ses responsabilités professionnelles est toute consacrée à la Meuse.

Certes, il n’est pas à temps plein avec nous. Mais c’est bien parce qu’il exerce un métier où il a fait ses preuves à Paris dans le public comme dans le privé. Ce n’est pas non plus un handicap pour la Meuse !

Ce sont exactement les qualités que l’on attend d’un député, être disponible pour les siens, sans démagogie mais sans distance, mais surtout exister là où se prennent les décisions en faveur de la circonscription.

Avec Jean-Louis Dumont, nous avons depuis longtemps, un député proche des gens, si l’on en juge par sa fréquentation assidue de tous les évènements publics locaux.

Mais pour faire aboutir les dossiers, ce sont mes relations nationales, par exemple à l’Agriculture avec Philippe Mangin pour Inéos, à la Défense pour le 3ème RHC, chez Thalès et Dassault pour Clermont, à la Poste près des Souhesmes, ou à la Région pour Issoncourt – Gare Meuse TGV, qui ont fait la différence. C’est d’ailleurs un non-meusien, ton serviteur qui a obtenu ces résultats. Mais en travaillant avec toute la Meuse.

La Commission Nationale d’Investiture, dont je ne suis pas membre, a pris une décision. Elle résulte d’un accord national et je le respecterai. Mais surtout je pense qu’avec un peu de bonne volonté, la meilleure répartition des responsabilités peut permettre à notre département de mobiliser toutes ses chances en utilisant tous ses talents.

Jérôme Dumont réussit au Département, j’en suis heureux parce que j’ai défendu – contre la « vieille garde » locale, son investiture. Mais il ne fait que commencer un parcours passionnant, celui du pouvoir décentralisé, chaque année plus important, et désormais difficilement compatible avec un mandat national.

La ville de Verdun, l’avenir du Conseil Départemental de la Meuse, la place de notre territoire dans le Grand Est et notre présence à Paris, toutes nos responsabilités méritent d’être réfléchies et partagées.

Si chaque élection meusienne divise la droite, ouvertement ou sournoisement il n’y aura qu’un seul gagnant, le Front National ou le Parti Socialiste comme en 2002, 2007, 2012 et 2014, et un seul perdant, la Meuse.

En 1978, parachuté à Bar-le-Duc, j’ai gagné une primaire contre deux candidats « de souche », indépendant pour l’un, gaulliste pour l’autre. En 2017 cette compétition n’est plus possible, car elle garantirait un deuxième tour PS/FN.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous organisons une primaire pour les élections présidentielles. Seule la candidature unique peut nous permettre de gagner, pour la droite et le centre, l’élection présidentielle en 2017.

C’est aujourd’hui ma priorité. Je n’impose aucun candidat. Je soutiendrai le mien en novembre et s’il n’était pas désigné je militerai pour le succès du vainqueur.

La politique demande aussi de la raison, et la raison commande l’unité de candidature au premier tour. La France n’est pas une mosaïque de principautés locales. Il faut construire une majorité dans l’équilibre des étiquettes, des sexes, des expériences.

Pour la Meuse je n’ai pas d’inquiétude sur le fait qu’il y ait de belles missions pour tous. Je le dis d’autant plus librement que je ne cumule aucun poste. Dans le passé, ceux que j’ai détenus, je les ai conquis sur des adversaires – députation ou région – ou par des primaires acceptées en 2001 comme 2011, mais le danger FN n’existait pas pour ce scrutin sénatorial.

Liberté, responsabilité, nous avons le temps d’être prêts pour le succès si chacun accepte de construire sa place pour le succès de tous.

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