5 octobre, 2024

Opération psychologique de grande ampleur contre la démocratie

TRIBUNE FIGARO VOX  de Bruno DARY.

Crédit Photo Figaro Vox
Crédit Photo Figaro Vox

En laissant à votre appréciation…..

« Le vocabulaire militaire, par son caractère avant tout pragmatique, est souvent emprunté aussi bien par les opérateurs économiques, que par le monde politique : on fait campagne ; on adopte, selon le cas, une position offensive ou défensive ; on attaque une idée ou l’on défend un programme ; etc… Mais dans la course aux Présidentielles, la campagne actuelle conduite contre la personnalité du candidat des Républicains, François Fillon, ne s’arrête pas à la seule sémantique ; elle va bien plus loin, avec une opération psychologique de grande ampleur, une PsyOps pour les spécialistes. Dans le langage commun, on parlerait plutôt d’une opération d’intoxication ; dans le langage militaire, plus feutré, on parle plutôt d’opération de déception, car, dans les concepts comme dans la pratique, l’intoxication ne constitue qu’un volet de la déception.


Cette campagne se déroule avant tout dans le champ des perceptions. En l’occurrence, elle vise, par d’autres moyens et en amont du suffrage universel, à empêcher le favori d’accéder à la magistrature suprême, pour éviter qu’il ne mette en oeuvre ce qu’il a promis de faire ! Cette grande manoeuvre cherche en fait à spolier une démocratie authentique, qui ne veut plus marcher selon l’air du temps et attend de la prochaine élection des changements radicaux. Cette opération psychologique se conçoit comme toute opération de déception et comporte trois volets complémentaires : la diversion, l’intoxication et la dissimulation.
La diversion consiste à attirer les regards sur un objectif secondaire, pour faire oublier le but principal : en l’occurrence, l’objectif principal est le pouvoir présidentiel et donc l’avenir de la France pour les 5 ans à venir ; l’objectif secondaire est l’homme, sorti largement vainqueur des primaires, François Fillon ; il s’agit donc de concentrer tous les efforts médiatiques sur lui, et, là où ça fait le plus mal, sur ses proches, afin de les dénigrer. Et pendant que les « feux….de l’actualité » sont concentrés sur le capitaine, personne ne se soucie du cap et de la destination du navire ! Il est donc fort probable que les critiques, qu’elles soient nouvelles ou que l’on rabâche les anciennes, continuent durant la campagne électorale, car plus les médias se focaliseront sur le candidat de droite, moins l’opinion publique percevra le véritable enjeu des prochaines élections ; et la vague de fond, qui s’est exprimée dans la rue puis dans les urnes, finira pas s’échouer sur les rivages du « politiquement correct »….
L’intoxication, quant à elle, consiste à brouiller, ou mieux, à fausser, le regard et la perception de l’opinion publique : à cet égard, il existe un procédé classique, qui fonctionne toujours : la « transparence focalisée » !
Excepté éventuellement la protection de sa vie privée, qui pourrait, en effet, s’opposer à la transparence, sinon celui qui veut cacher quelque chose d’obscur ou de trouble ? Forts de la pureté affichée de leur intention, tous ceux qui se penchent sur le sujet ont forcément bonne conscience et peuvent se revêtir du drap de la vertu ! Mais cette transparence, qui se veut un absolu incontestable, doit être focalisée sur son seul objectif ; cette technique présente au moins trois avantages pour les détracteurs qui savent la manier. L’exacerbation des faits : confondre salaires brut et net, regrouper 10
ans de salaires en une seule somme, etc. La sortie des faits de leur contexte : légalité ou non des actes incriminés, fuites organisées à Bercy, etc. Et surtout l’absence totale de toute comparaison : combien de députés font appel à leur épouse, à leurs enfants, ou à l’un de leurs amis ? Et combien de sénateurs en feraient autant ? Et que se passe-t-il dans les conseils généraux et régionaux ? Et dans les cabinets ? Et devant le silence impressionnant des autres candidats, qui s’est intéressé à leurs revenus, passés ou récents ?
Enfin, le dernier volet de l’opération est la dissimulation ; elle consiste à oeuvrer caché, pour ne dévoiler ni les auteurs, ni les plans d’action, ni le but recherché et encore moins une éventuelle main cachée qui coordonne. Il s’agit d’un pouvoir diffus, qui forge l’opinion, fait et défait les princes, et se croit tout permis, car, étant multiforme, il est invulnérable ! Seule une des parties émergées de l’iceberg est connue, le Canard enchaîné, mais il reste dans son rôle, quand il se livre à une telle manoeuvre ; en outre, un catho, un homme de droite et de l’argent, c’est du….« pain béni » ! Mais qui a organisé les fuites au service des impôts ? Pourquoi une telle célérité du Parquet ? Pourquoi déclencher cette campagne à ce moment précis ? Qui commandent les sondages ? Autant de questions qui restent sans réponse et d’ailleurs que personne ne pose….
Mais pour en arriver à une telle opération de désinformation, qui relève de la « guerre psychologique », il fallait que la situation fût grave, et elle l’était ! Quand le réveil des consciences, déclenché par la Manif pour tous finit par toucher les primaires de droite, quand le candidat est désigné avec une double légitimité, celle du nombre de votants et celle du pourcentage recueilli, quand ce même vainqueur annonce des mesures fortes pour redresser le pays, quand il déclare être gaulliste, chrétien et qu’il soutient la famille, et quand, de plus, les candidats de gauche restent divisés et lui laissent ainsi la voie libre pour les Présidentielles, la situation devient grave ! Elle devient grave pour ceux qui sentent le pouvoir leur échapper, pouvoir qu’ils contrôlent depuis deux générations, quelle que soit la couleur de la majorité !
C’est un pouvoir, ou plutôt une nébuleuse, qui trouve ses racines dans le microcosme politique, parmi les médias, au sein de la haute finance et dans le milieu du show biz ! Il est à la fois libertaire, sectaire et matérialiste : libertaire, car il a fait sienne cette devise héritée de mai 68, « il est interdit d’interdire », si bien que toute référence morale devient insupportable ; sectaire, car aucune autre voix, autre que la pensée unique, n’est tolérée et entendue ; et matérialiste enfin, car il veut rester hors du champ religieux, au point de confondre laïcité et athéisme, et surtout il brasse beaucoup d’argent, si bien que les montants évoqués semblent bien dérisoires à côté des flux financiers qui y circulent !
Voici 4 ans, La Manif pour Tous a suscité un tel élan et a été confrontée à de telles actions psychologiques, visant à son dénigrement. Elle a surpassé ses obstacles, mais elle avait le temps pour elle ! Aujourd’hui, le temps est compté et il est devenu essentiel et urgent que le réveil des consciences s’accompagne d’un sursaut de vigilance et d’engagement de la part de tous les électeurs français qui souhaitent que « ça change », à défaut de se faire considérer par ce même pouvoir occulte comme des imbéciles utiles ! »

Bruno DARY

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