19 avril, 2024

Vous avez aimé François Hollande ? Vous allez adorer Emmanuel Macron !

Crédits photo : Pool/ABACA/Pool/ABACA

François Hollande n’est pas candidat à sa réélection… du moins officiellement. Car si Emmanuel Macron l’a trahi à titre personnel, il entend bien poursuivre son oeuvre politique, avec la même inexpérience et dans la même ligne politique du flou et de l’immobilisme.

I. Emmanuel Macron, l’héritier de Hollande

! Macron, collaborateur puis ministre de Hollande

o EM a été l’inspirateur du programme économique de FH, son principal conseiller économique à l’Elysée durant deux ans (et le maître d’oeuvre du matraquage fiscal du début du quinquennat :
+30Mds€ d’impôts !), puis son ministre de l’économie pendant encore deux ans.

o Il est co-responsable de son désastreux bilan économique (croissance en berne malgré un contexte international très favorable, explosion du chômage avec un million de chômeurs en plus).

! Les soutiens de Macron : on dirait le Bureau national du PS de Hollande !

o Trois ministres de François Hollande, dont Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense, et Barbara Pompili, secrétaire d’Etat à la biodiversité ont rejoint EM. Jean-Marie Le Guen, Ségolène Royal, Jean-Marc Ayrault, et même Manuel Valls envisagent aussi ouvertement de le rejoindre, de même que Claude Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale.

o Et que dire du soutien de Jacques Attali, Bernard Kouchner, Pierre Bergé, Bertrand Delanoë ou Daniel Cohn-Bendit ? EM va même jusqu’à rassembler des communistes (Robert Hue, Patrick Braouezec) !
o Jean-Pierre Mignard, ami intime de FH aujourd’hui rallié à EM a osé vendre la mèche : « Dans la future majorité autour de Macron, Hollande jouera évidemment un rôle important »

o Quant à son allié centriste François Bayrou, il est l’un des principaux responsables de l’élection
de Hollande en 2012 !

! Le projet de M. Macron, c’est la même politique de l’eau tiède que celle de FH

o Le projet de EM reprend 40 % du projet de FH en 2012, selon le Monde. En réalité, c’est la même politique qui ne choisit pas entre l’offre et la demande, qui tente de faire une synthèse molle : un peu de compétitivité mais pas trop, un peu de réductions de dépenses publiques mais pas trop, un peu de pouvoir d’achat mais pas trop…

o Le projet d’EM ne propose aucune réforme structurelle dont le pays a besoin. Par exemple :

o Sur les retraites : il est irresponsable de faire croire que l’on peut se payer le luxe de ne faire aucune réforme jusqu’en 2025  » Alors que l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, EM maintient l’âge de départ à 62 ans et ne touche pas à la durée des cotisations. Le résultat c’est que cela conduira soit à la hausse des cotisations pour les actifs soit à une baisse des niveaux de pension des retraités.

o Sur l’assurance-chômage : alors que l’assurance chômage connaît une dette bientôt proche de 40 milliards d’euros, EM ne propose aucune révision des paramètres d’indemnisation (durée, dégressivité) alors qu’il veut permettre à ceux qui démissionnent d’être indemnisés. On ne sait pas où il trouvera l’argent nécessaire, sauf là aussi à augmenter les cotisations ou à baisser les pensions.  » Il est temps que M. Macron assume cette continuité : il est le fils spirituel de FH, c’est une évidence. Dans le livre d’entretien avec Davet et Lhomme, FH confiait même « Emmanuel Macron, c’est moi ». Voter Macron, c’est voter 5 années de plus pour François Hollande.

II. Macron / Hollande : la politique du flou et du revirement permanent !

! Alors qu’il se voulait assez audacieux et réformateur quand il était au gouvernement, EM a reculé sur de nombreux sujets : 35 heures, ISF, statut de la fonction publique, dégressivité des allocations chômage, réduction de 100Md€ des dépenses publiques…

o A chaque fois, avant d’être candidat, il est pour la réforme ; après, il est pour le statu quo !

! Pire, EM ne cesse de se contredire durant cette campagne, par pur opportunisme

électoral 

EM, comme FH avant lui, c’est la politique de la salsa : un pas à gauche, un pas à droite, un pas en avant, un pas en arrière.

o Dans son livre « Révolution », EM indiquait vouloir remettre en cause le compte pénibilité, il excluait catégoriquement le recours à un service national pour les jeunes et il qualifiait la tolérance zéro d’illusion. Désormais, il propose de conserver en l’état le compte pénibilité, de mettre en place un service national de 1 mois pour tous les jeunes et il prône la tolérance zéro (sans aucune mesure concrète).

o Sur Notre-Dame des Landes, il a changé de position en une semaine : d’abord, favorable au lancement du projet puis souhaitant nommer un énième médiateur sans tenir compte du référendum local.

o Sur les travailleurs indépendants, il avait d’abord souhaité les mettre dans le régime général, plus pénalisant, mais propose désormais de maintenir leurs contributions inchangées…

o Sur le diesel, en août 2016, EM déclare qu’il ne faut pas faire la chasse au diesel. En février 2017, il déclare vouloir à présent « augmenter la fiscalité du diesel pour l’aligner sur l’essence. »  » Comment peut-on faire confiance à un homme qui change d’avis comme de chemise, juste pour faire plaisir à son auditoire ? La stratégie d’EM c’est de rester dans le flou, d’entretenir les zig zags pour espérer rallier tout le monde et ne décevoir personne.

III. Macron, le candidat qui n’a pas la stature, ni la carrure pour être président de la 5ème

puissance mondiale

! Une méconnaissance profonde de la France

o EM ne connaît pas l’histoire française : il qualifie la colonisation en Algérie de crime contre l’humanité à Alger, avant de se rattraper quelques jours après sur l’apport considérable des pieds noirs à Toulon. Comprenne qui pourra ! L’épisode est, en tout cas, révélateur de sa méconnaissance de l’histoire de France.

o EM considère qu’il n’y a ni culture, ni art français. Comme si notre pays était une auberge espagnole où chacun viendrait avec sa propre culture et ses propres valeurs. EM, c’est la fascination du multiculturalisme, c’est une société à l’anglo-saxonne avec la discrimination positive qu’il revendique. Bref, c’est la déconstruction de l’idéal républicain !
o EM ne connaît pas la géographie de notre pays : il qualifie la Guyane d’île, il pense que les Outre-Mer ne font pas partie de la France et qualifie les Français résidant sur ces territoires « d’expatriés » et écrit dans son livre que Villeurbanne est en périphérie de Lille….alors que c’est en périphérie de Lyon !

o Sans compter le mépris régulièrement affiché à l’égard du peuple français. EM parle des « illettrés » de Gad en Bretagne puis réduit les habitants du bassin minier à des victimes des ravages de l’alcoolisme.

! Une expérience politique faible et sans résultat

o Pour EM, la politique est « une mystique », non un débat d’idées. Il pense, au contraire, que « c’est une erreur de penser que le programme est le coeur d’une campagne ».

o EM va même jusqu’à revendiquer « l’immaturité et l’inexpérience politique », croyant faire de son manque d’expérience un atout ! Il devrait pourtant comprendre que diriger la 5ème puissance mondiale ne s’improvise pas !
o Non seulement EM n’a pas grande expérience politique mais EM n’a aucune grande réforme à son actif et le peu qu’il aura fait au gouvernement comme ministre de l’économie n’a eu aucun effet sur l’activité et le chômage.

! Sous le quinquennat Hollande, et son action de ministre, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 1,1 million de personnes et la croissance française adécroché par-rapport à celle de ses voisins.

o La France a besoin d’un Président avec une colonne vertébrale solide, qui ne change pas de cap dans la tempête. Qui peut croire qu’EM aura la carrure, la solidité et l’expérience nécessaire pour défendre les intérêts de la France face à V. Poutine ou D.Trump ? Qui peut croire qu’il saura prendre les mesures pour lutter contre le terrorisme islamique ? « Parce que je veux être candidat, je vous aime et je vous ai compris » : cette déclaration résume parfaitement la candidature d’Emmanuel Macron. Une phrase creuse, vide, un narcissisme certain. EM ne propose qu’une aventure personnelle aux Français là où il faut un cap clair, de la solidité et de l’expérience. Comme François Hollande avant lui, EM n’est pas la hauteur des défis majeurs qui se posent à la France.

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