13 mai, 2025

Les collectivités territoriales vont payer l’addition !

Les sénateurs UMP déplorent qu’au moment où les collectivités territoriales, et en particulier les petites communes, doivent payer la facture du changement des rythmes scolaires, s’ajoutant à leurs autres difficultés de financement, le gouvernement semble vouloir doubler l’effort demandé aux collectivités, tel qu’il avait été prévu il y a pourtant seulement un mois dans la loi de programmation des finances publiques du 31 décembre 2012.

Un effort financier supplémentaire considérable de 1,5 milliard d’euros d’ici à 2015 serait imposé pour financer une partie du crédit d’impôt compétitivité, s’ajoutant aux 750 millions d’euros par an en 2014 et en 2015 prévus par la loi de programmation.

Les sénateurs UMP estiment que si les collectivités territoriales doivent participer à l’effort de redressement des finances publiques, ça doit être dans de justes proportions !

Le pacte de confiance et de solidarité conclu entre l’État et les collectivités territoriales semble se fissurer, de même que la propre majorité de François Hollande. Des voix s’élevent aussi à gauche pour protester ou réclamer au préalable une concertation interministérielle.

Pour les sénateurs UMP, l’effort sans commune mesure annoncé risque d’impacter les investissements publics, dont les trois quarts sont assurés par les collectivités territoriales, et par conséquent la croissance.

 

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Suite aux articles sur le Point.fr et dans Le Point du 31/01/2013

Dans ces articles diffusés sur Le Point.fr et dans le magazine Le Point paru ce jour, l’essentiel des affirmations est faux et mal intentionné. Je souhaite y répondre point par point, sur cette page et dans le cadre de mon droit de réponse que j’adresse au Point et au Point.fr :

– on peut aimer la voile de tradition sans dépenser les sommes évoquées, et cela fort heureusement,

– on peut faire travailler à l’entretien de son bateau un artisan ou qui se présente comme tel, à partir de devis, de discussions et le régler par chèques sans pour autant être son employeur, mais en restant un simple client,

– on peut rémunérer une prestation spécifique de gardiennage en utilisant le cesu.

Les attaques formulées sont sans fondement et même la maison présentée comme la mienne sur le site Le Point.fr ne m’appartient nullement.

Que Monsieur Hernandez recherche un profit à mes dépens, cela le regarde et il lui appartiendra de justifier de ses graves accusations.

Mais qu’un magazine lui donne de l’importance, c’est là du partenariat dans ce que je ressens comme une action de chantage.

Monsieur Hernandez n’annonçait-il pas le 3 avril 2012, sous la plume de son avocate, avant d’introduire une action judiciaire, envisager sérieusement la saisine de journaux et vouloir informer le Président de la République ?

Les articles et images parus sont le résultat d’un bricolage maladroit et expriment une intention de nuire manifeste.

 

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Sur la loi sur les conseillers départementaux….

Le Sénat a rejeté, le vendredi 18 janvier dernier, en première lecture, le projet de loi rebaptisant les conseillers généraux en conseillers départementaux et modifiant leur mode d’élection.
Malgré l’espoir des dizaines de milliers d’élus locaux qui y ont participé, en octobre dernier, les Etats généraux de la démocratie territoriale se sont révélés n’être qu’une vaste opération de communication pour le Gouvernement et la majorité sénatoriale.
Loin des attentes exprimées par les élus durant ces Etats généraux, le Gouvernement n’a formulé aucune proposition pour accompagner la décentralisation, pour offrir des perspectives de ressources pérennes aux collectivités territoriales ou pour améliorer les conditions d’exercice des mandats locaux.
Au lieu de cela, le Gouvernement a matraqué financièrement les collectivités territoriales en faisant adopter une baisse de 2,25 milliards des dotations. En matière d’organisation des collectivités, le Gouvernement a déployé un trésor d’inventivité pour proposer la modification pure et simple de toutes les élections en France, comme si cela était une priorité pour nos concitoyens. Sans doute faut-il voir dans cet empressement la crainte d’une sanction dans les urnes pour la nouvelle majorité.
La réforme des conseils généraux rejetée par le Sénat est emblématique de cette obsession du Gouvernement à changer les règles électorales en sa faveur.
L’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux est un objectif légitime que partage l’opposition. Cet objectif doit toutefois être poursuivi au regard d’autres objectifs à valeur constitutionnelle tous aussi légitimes, comme le respect du pluralisme et la représentation des territoires de la République.
Or, sous couvert de garantir une stricte égalité du nombre d’élus femmes et hommes dans les départements, le Gouvernement a proposé un mode de scrutin, sans équivalent au monde, dont l’objectif inavoué est d’affaiblir la représentation des territoires ruraux :
– l’élection de binômes paritaires dans de supers-cantons strictement démographiques aura pour effet de fusionner jusqu’à cinq cantons en un seul dans certains départements ;
– la taille moyenne des cantons dépassera 75 000 habitants dans certains départements ;
– dans la Meuse, la taille moyenne des cantons serait de 12 120 et aucun canton ne pourrait faire dorénavant moins de 9 696 habitants.
Ce mode de scrutin a été conçu sur mesure pour le Parti Socialiste. Ses partenaires de la majorité sénatoriale ne s’y sont pas trompés. En effet, lors du vote au Sénat, les trois groupes radical, écologiste et communiste ont joint leurs voix à celles des sénateurs de la droite et du centre pour permettre le rejet de ce mode de scrutin inique.
A présent que le Sénat – dont le rôle conféré par la Constitution est de représenter les collectivités territoriales de la République – a rejeté ce texte, il serait contraire à l’esprit de nos institutions que le Gouvernement persiste dans son aveuglement et tente de passer en force à l’Assemblée nationale un projet de loi sur les collectivités territoriales contre l’avis du Sénat.
Avec mes collègues de l’opposition sénatoriale, nous demandons solennellement au Gouvernement le retrait de l’ordre du jour parlementaire de ce projet de loi qui porte gravement atteinte à la représentation des territoires ruraux.

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De la Communauté d’Agglomération de Verdun

Retrouvez sur le lien suivant l’intégralité des débats de la journée d’hier où j’ai pu soutenir avec succès l’amendement visant à permettre à une communauté d’agglo de se constituer à partir de 30 000 habitants autour d’une ville non préfecture…..
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Du Mariage Pour Tous…

 

A la hussarde, le PS à l’Assemblée Nationale attaque la mise en œuvre de l’illustre projet tout personnel de François Hollande, le Mariage pour Tous, naturellement, sauf pour lui.

Une réaction d’humeur tout d’abord : le mariage depuis longtemps et surtout depuis le post-soixante-huit n’est ressenti par personne en France comme une obligation. C’est un libre choix qu’aucune convention sociale n’impose. Le concubinage est largement accepté. Le PACS règle des problèmes qui ne l’étaient pas. Dans le langage courant il y a bien longtemps qu’il n’y a plus de fille-mère mais des familles « monoparentales ». Bref, ne se marient que ceux qui le veulent, parce que, paraphrasant le Général De Gaulle, « depuis toujours ils se sont fait une certaine idée du mariage ».

Les observateurs peuvent inlassablement répéter que le mariage n’est plus ce qu’il était, ce qui est assurément vrai, pourtant de très nombreux Français choisissent librement de se marier, sans autres avantages que d’être en harmonie avec eux-mêmes. Pourquoi alors modifier un mariage qui n’est plus « obligatoire » en déstabilisant une institution à l’initiative de ceux-là mêmes qui nous expliquent par ailleurs que le mariage n’existe plus ?

S’il n’existe plus, laissons le tel qu’il est à ceux qui l’ont choisi librement selon leur éthique et qui s’efforcent, et cela n’est pas facile, de le vivre selon leurs valeurs. Laissons le mariage à ceux qui aiment le mariage.

François Hollande feint d’ignorer la révolution qu’il va légitimer et qui, sans doute, se développera sans que les législateurs la préparent : celle de l’eugénisme discret d’abord, puis significatif et enfin organisé.

Le couple hétérosexuel construit librement sa descendance selon ses propres choix que l’on espère heureux et qui ne le sont pas toujours, ou pas tout le temps, car la vie est longue. Il ne peut d’ailleurs pas toujours aussi librement qu’on l’imagine construire sa descendance. L’enfant n’est pas une certitude, pas plus d’ailleurs que le sexe ou le nombre. Les hétérosexuels l’acceptent même s’ils bénéficient du soutien de la médecine.

Pour le couple homosexuel la volonté de créer une famille passe nécessairement par la PMA ou la GPA. Au-delà de certaines provocations, du genre « les femmes loueront leur ventre comme les hommes louent leurs bras », force est de reconnaître que le commerce des paillettes est inexorable : il faut chercher un géniteur pour les uns, une mère pour les autres, qui ne sera d’ailleurs pas nécessairement le « ventre ».

Des fichiers se constitueront pour offrir les meilleurs « parents », qui ne seront jamais présents autrement que biologiquement. Rapidement si la porte est ouverte aux uns, les hétérosexuels le demanderont, mariés ou non selon les circonstances. Bienvenu dans le meilleur des mondes où les paillettes de Polytechniciens champions de tennis chasseront la naissance fondée sur la rencontre volontaire et responsable d’un homme et d’une femme.

A vouloir  ce que la nature rend impossible, le législateur ouvrirait un monde nouveau. Le voulons-nous vraiment ? Je ne le crois pas : l’eugénisme et la sélection génétique, c’est parfait pour les bovins. Pour l’homme c’est le contraire d’une société humaniste où le choix mutuel fondé sur la recherche et l’entretien de l’amour est le ressort de toute une vie.

 

 

 

 

 

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Meilleurs Voeux 2013

D’abord et avant tout une bonne santé. Pour le reste détermination et sagesse s’imposent. Rien n’est facile, tout est possible, il faut garder confiance et se renforcer par l’action.

Mais la sagesse s’impose : ne céder ni aux peurs, ni aux paniques, ni aux illusions. Simplement réfléchir et ensemble échanger, confronter puis décider et agir.

Pour la Meuse des chances réelles existent. Bure nous donne des bases profondes et surtout durables. Safran doit faciliter notre envole. Avec le centenaire qui se prépare, Verdun retiendra l’attention.

Oui ensemble nous pouvons en 2013 espérer pour la Meuse au prix d’un effort personnel et d’un esprit d’équipe.

Très cordialement à vous.

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De la Démocratie participative…

Chaque jour progresse l’idée de la démocratie participative, et en corollaire, chaque jour s’efface la réalité de la démocratie représentative. En un mot, ceux qui participent à la vie collective, par des associations ou des expressions privées, ont de plus en plus de poids, d’autorité politique, sociale et médiatique. Ceux qui sont élus, au contraire, régressent en influence.

Certains s’étonnent même déjà que la démocratie participative n’exerce pas les pouvoirs que la loi a dévolu aux Présidents élus d’exécutifs municipaux, départementaux et régionaux, ou naturellement aux Parlementaires. C’est ainsi, par exemple, que va s’ouvrir en Meuse un « Débat Public » sur le projet CIGEO qui concerne le stockage souterrain des déchets nucléaires à forte intensité et vie longue. Or si ce débat doit éclairer, il ne prétend pas décider. Aussi des voix s’élèvent pour décréter son inutilité. C’est un profond malentendu, la participation au débat, ouverte aux citoyens, est le symbole d’une démocratie vivante. Mais la décision appartiendra aux élus en toute responsabilité, et c’est la logique d’une démocratie représentative : les «représentants» écoutent tous mais ils décident seuls. Parce qu’ils sont responsables d’abord et peuvent être sanctionnés pour leurs choix, bons ou mauvais. Ce qui n’est pas le cas des militants associatifs dont la représentativité et la responsabilité n’ont pas la même transparence. D’autre part les élus, s’ils ne sont élus que par une majorité, c’est vrai, ont en charge toute la population qu’ils représentent, ce qui doit les conduire au respect de principes généraux communs à tous. Tel n’est pas le cas des associatifs au contraire qui, à juste titre, veulent d’abord affirmer leurs différence et leur singularité, la passion de leurs adhérents

J’ajoute enfin que les élus parce qu’ils font vivre des structures durables qui leur survivront, et de loin, doivent ou devraient avoir une vision du long terme. Les « participatifs » vivent au rythme des passions, des découvertes, des enthousiasme, de l’immédiat, tout comme les médias d’ailleurs, dont ils sont les partenaires naturels.

Car en effet deux phénomènes durables rongent l’autorité de la démocratie représentative au bénéfice de la démocratie participative.

D’abord la présidentialisation de la vie publique : réputé en charge de tout, revendiquant ou non cette universalité, le Président doit dialoguer et ne peut le faire avec la seule classe politique : ses partisans le soutiendront toujours ou presque, ses adversaires le combattront toujours ou presque. Le succès depuis les accords de « Grenelle de 1968 » de toutes les tables rondes nationales procède de cela. Le Président ne prouve rien en entraînant ses partisans, et hélas, il ne peut pas dialoguer en profondeur avec ses adversaires. Tous les « Grenelle » pourvoient alors au besoin de dialogue, parce qu’ils se situent en dehors des règles représentatives, et exaltent les vertus participatives !

C’est donc un vrai problème qui pèse sur la classe politique : peut-elle recréer un dialogue sincère avec l’exécutif ? Si elle ne le peut, elle ne devra pas s’étonner d’être rangée dans le magasin des accessoires inutiles, que l’on ne mobilise qu’au seul moment du conflit, c’est-à-dire le temps des élections !

La seconde raison tient à la nature même du système médiatique : il reconnait de moins en moins à la classe politique le bénéfice de la compétence ou de l’expertise, qui par définition pour lui doit être non-partisan. Mais le système a besoin de témoins, d’auteurs, de conseils ou de pédagogues. Le monde associatif quadrille les médias. Les médias font appel aux personnalités politiques pour les « duels » – souci d’équilibre ou souci du spectacle – mais ils ne les mobilisent pas pour l’explication. La compétence est associative, le spectacle est politique. Or l’associatif est au moins aussi « partisan » que l’élu, et l’équilibre apparent des prises de parole politique contrôlées par un CSA sourcilleux, laisse un immense déséquilibre dans la présentation des opinions : les activistes de la démocratie représentative militante monopolisent les rendez-vous majeurs de l’actualité des idées sur les supports de masse, au détriment de ceux qui font la vie mais ne peuvent consacrer leur temps à la commenter !

C’est ainsi que le Patronat, par exemple, est envahi par les commentaires de ceux qui n’ont ni jamais investi, ni jamais dirigé une entreprise. Les scientifiques ont du mal à se reconnaître dans des jugements péremptoires et définitifs de témoins obligés. Même les Magistrats et les Policiers ne se retrouvent pas dans les caricatures qui sont données de leurs missions et de leurs avis par « les témoins de service ».

Heureusement l’immense diversité de l’offre médiatique et la recherche individuelle rendue possible par les réseaux internet, combattent efficacement, de mon point de vue, le prêt-à-penser.

Encore faut-il se poser la question de l’immense dispersion des informations accessibles qu’aucune réflexion construite ne vient relativiser ou nuancer. A devenir tous experts(1), que deviennent les vraies compétences : l’automédication en est une illustration. Entre la dictature des minorités organisées et la confusion du « Tous Prix Nobel » il y a la place pour le débat construit.

Ce débat a un nom : la politique, il a un cadre : les élections, il a des acteurs : les citoyens et leurs élus, il a un calendrier : local ou national et donc un rythme. Renouer avec la démocratie représentative qui est un hommage rendu au droit de tous à participer également et librement à un projet collectif est un devoir absolu. Maintenir des règles institutionnelles au débat collectif est la première condition pour construire un projet collectif Pour moi ce projet s’impose: la construction toujours à refaire de notre pays la France, dans cet espace Européen qui nous préserve de la marginalisation dans un monde ouvert dont nous ne serons des acteurs respectés que si nous sommes des citoyens engagés dans une vie publique sincère car seule cette dernière garantie la force d’une nation.

(1) C’est le succès du « Monde pour les nuls qui me réjouit d’ailleurs.

 

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Du rapport Jospin

Mon collègue et ami Bruno Le Maire s’est exprimé dans Libé il y a quelque temps au sujet du rapport Jospin.

Par BRUNO LE MAIRE Ancien ministre de l’Agriculture, député (UMP) de la 1re circonscription de l’Eure

Les Français ne font plus confiance à leurs élus. Notre démocratie ne peut pas se résigner à ce divorce. Un renouveau profond de nos pratiques démocratiques est donc nécessaire.

Non, Lionel Jospin n’a pas saisi l’occasion de proposer ce renouveau. Son rapport propose des réformes nécessaires, mais elles ne suffiront pas à convaincre les Français. Car il ne traite pas les problèmes de fond de notre démocratie : le manque de renouvellement des élus, la consanguinité de la fonction publique et des responsables politiques, le nombre excessif de niveaux administratifs et donc de leurs représentants, l’absence de statut des élus.

Oui, il faut encadrer strictement le cumul des mandats. Un maire, un député ou un sénateur, doit se consacrer pleinement à sa mission. Il en va de sa crédibilité. Il en va aussi de son exemplarité devant des citoyens qui, eux, exercent un seul métier et touchent une seule rémunération. En retour, les élus nationaux doivent disposer de moyens réels de contrôle du gouvernement et de proposition législative : nous en sommes encore loin. Réduire leur nombre, en passant par exemple de 577 à 450 députés, permettra de renforcer leurs équipes à coût budgétaire constant. Nous sommes aujourd’hui 925 parlementaires, contre 535 aux Etats-Unis et 700 en Allemagne. Ce n’est pas dans le nombre des représentants de la Nation, mais dans les moyens qui leur sont alloués que se mesure l’esprit démocratique.

Un statut des élus, grand absent des propositions Jospin, doit permettre à des profils nouveaux de prendre le risque de la politique et à un maire d’exercer son mandat dans des conditions matérielles acceptables.

Mais d’autres réformes sont tout aussi nécessaires. Il devient d’abord urgent de faire évoluer les structures de la république française aux exigences de lisibilité et de simplicité de la démocratie. La France ne peut plus empiler les échelons décisionnels. Les départements et les régions doivent fusionner. Les prérogatives des régions doivent être renforcées pour conduire et piloter les politiques économiques. La vie quotidienne de nos concitoyens doit être du ressort des communes et des structures intercommunales. Des élus moins nombreux, mais plus légitimes et plus responsables, voilà la voie de renouveau que je propose.

Autre impératif : le renouvellement du personnel politique. A cette fin, je propose la limitation des mandats nationaux à trois mandats successifs, ce qui permettra à un député de rester quinze ans en fonction, et dix-huit ans pour un sénateur. Pourquoi limiter à deux les mandats du président de la République si on ne limite pas les mandats des élus nationaux ? Pourquoi s’en tenir à la question du cumul, quand celle du nombre de mandats est tout aussi cruciale pour la diversité et la parité de notre vie politique ?

Enfin, nous devons en finir avec le mélange des genres entre la fonction publique et le monde politique. La réalité est sans appel : le président de la République, le Premier ministre, les deux tiers du gouvernement et 35 % des députés sont issus de la fonction publique. Triste vérité, notre démocratie est inéquitable : les uns sont protégés par leur statut et peuvent affronter sans crainte les aléas de la vie politique, les autres sont exposés à la perte de leur emploi et doivent donc renoncer à un engagement public. Triste vérité, notre démocratie est inefficace : elle se prive des compétences de tous ceux qui connaissent le mieux la compétition mondiale et ses exigences. Triste vérité : notre démocratie est devenue une aristocratie, où le statut de fonctionnaire vaut titre de noblesse.

Les fonctionnaires, légitimement attachés à leur indépendance, sont les premiers à souffrir de cet esprit de caste. Tous, ils souhaitent que la fonction publique redevienne ce qu’elle a toujours été en France : un corps de personnels qualifiés au seul service de l’intérêt général. Est-il besoin de rappeler qu’en Grande-Bretagne, un fonctionnaire démissionne avant de se présenter à une élection ? Qu’en Allemagne, un député nouvellement élu doit remettre immédiatement sa démission de la fonction publique ? Pour rompre ce lien entre fonction publique et élus, je propose de créer la même obligation en France : tout élu au Parlement devra remettre sa démission de la fonction publique. Il y a deux semaines, j’ai démissionné du corps de conseiller des affaires étrangères. Pour mettre mes actes en conformité avec mes convictions.

A gauche comme à droite, engageons-nous tous pour recréer le lien de confiance entre les Français et leurs représentants. Notre démocratie est malade. Nous ne pouvons pas nous contenter de mesures de circonstances. A nous, élus, de refonder notre bien le plus précieux, notre démocratie, dans le sens de l’indépendance de chacun, du respect de tous et d’un engagement déterminé au service de notre Nation.

 

Voici ma réponse :

Mon cher Bruno,

Tu as donné dans « Libé » ta lecture du rapport Jospin et tes voies pour rétablir la confiance entre les Français et leurs élus. Je ne partage pas, une fois n’est pas coutume, ni ton diagnostic, ni donc tes solutions.

Le problème Français est d’abord celui des Parlementaires, Députés et Sénateurs  qui ne font pas leur travail. Mais la raison, hélas, en incombe principalement et sans doute exclusivement à la Présidentialisation extrême qu’ont suscité à la fois le quinquennat, le calendrier des législatives, le mode de scrutin législatif et naturellement, dans une société hyper médiatisée, la place exclusive du Président dans l’opinion. Les parlementaires se sentent et sont ressentis comme marginaux.

Oui, comme tu le souhaites, il vaudrait mieux moins de Députés, moins de Sénateurs, mieux payés et mieux soutenus. Mais si la décision législative – loyauté présidentielle oblige – leur échappe en fait et non en droit, cela ne changera rien.

Pour avoir des Parlementaires libres, il faut des Hommes libres ne dépendant pas exclusivement de leur appartenance au camp victorieux. Il leur faut, en terme de carrière, à la fois des espérances, qui ne soient pas exclusivement gouvernementales et des sécurités qui impliquent une diversité des appuis.

Les trois mandats parlementaires successifs maximum sans aucun cumul local que tu proposes conduiront à la prolétarisation et la précarisation du Parlementaire. En politique, la compétence née de la réflexion, de l’exercice des responsabilités, de l’expérience, n’est pas un inconvénient, seul le cumul et la durée les permettent.

Si la vie parlementaire se résume à une parenthèse de 15 à 18 ans dans une vie professionnelle, sans cumul, deux questions se posent :

–      Que faisait-il avant d’être élu pour accepter une condition aussi précaire ? Sans doute rien d’important, car sinon il ne sacrifierait pas une carrière prometteuse pour un statut incertain.

–      Que fera-t-il après ? Il ne sera plus fonctionnaire, c’est écrit. Mais le secteur privé ne le recrutera pas plus par manque d’expérience pratique. Il deviendra donc conférencier pour le Rotary ou animateur de colloque. C’est honorable mais on n’en vit pas.

Il reste une hypothèse : Ne seraient candidats que des futurs retraités ou de récents retraités qui tentent une fin de carrière différente. Mais ne compte pas, Mon cher Bruno, sur de vraies réussites professionnelles cherchant un accomplissement dans la vie publique : le statut de l’élu est trop exposé et trop dépouillé de moyens pour que de grandes réussites acceptent de s’y impliquer.

Seul un vrai régime présidentiel séparant les destins parlementaires et présidentiels permettrait de relever le statut des élus. C’est le cas du Sénat Américain. Cela passe par des calendriers décalés et sans doute des modes de scrutins différents. Nous en sommes loin.

Pour garder des parlementaires qui soient des personnalités reconnues, il faut leur permettre de trouver sur le terrain les satisfactions, les soutiens et les leçons qui en font des Hommes plus libres que ne le seraient les « employés politiques » auxquels nous conduit le rapport Jospin.

Un point supplémentaire que tu n’as pas évoqué. Le chapitre sur les conflits d’intérêt du même rapport. Il y a un profond malentendu car si les élus sont tenus de respecter la loi, ils ne s’apparentent en rien aux fonctionnaires de l’Etat. Les élus sont des Hommes de convictions et de passions. Ils défendent naturellement d’abord ceux qu’ils ont mobilisés dans les campagnes électorales, par affinité de territoire, d’opinions ou même d’intérêts. Il y a des élus du rural et de l’urbain, des syndicats et des entrepreneurs, de la paix ou de la défense, de l’Europe ou du marché fermé. Si les élus doivent respecter la loi votée, avant qu’elle ne le soit, lorsqu’ils la préparent, ils doivent respecter leurs convictions et tenir compte de leurs engagements électoraux. Ils n’ont d’ailleurs pas, à proprement parler, de pouvoir personnel. Les votes des  Députés et des Sénateurs, sont publics, argumentés et naturellement dilués par le nombre. Les parlementaires ne gèrent pas des exécutifs. Ils ne signent aucune autorisation, aucun permis, aucun avantage. En un mot, ils n’ont pas de pouvoir individuel et il faut cesser de les imaginer cherchant à vendre quoi que ce soit.

La plupart s’appauvrissent dans leur mandat faute des vrais revenus professionnels auxquels ils pourraient prétendre et auxquels ils renoncent alors que leur vie quotidienne, entre les déplacements et les contraintes incontournables, est coûteuse. Certes ils gagnent plus que la moyenne des Français, mais beaucoup moins que les « Consultants Séniors » qu’ils sont d’une certaine façon. Alors ayons le courage de le dire si l’on ne veut pas, là encore, d’une classe politique d’employés d’appareil sans autres ambitions que de récolter, la durée d’un mandat, un statut en contre partie d’un dévouement à leur machine politique.

 

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