28 avril, 2024

Renouvellement du Bureau de l’OPECST

Crédit Photo : Assemblée Nationale / Sénat / OPECST

Aujourd’hui, l’Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) a procédé à l’élection de son Président, de son Premier Vice-Président, ainsi que de ses trois Vice-Présidents Députés et ses Trois Vice-Présidents Sénateurs.

Je remercie mes collègues Députés et Sénateurs de m’avoir désigné comme Premier Vice-Président, aux côtés de Cédric Villani, nouvellement élu Président de l’OPECST.

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« Les deuxièmes mandats sont toujours plus difficiles que les premiers. »

« Les deuxièmes mandats sont toujours plus difficiles que les premiers. »

La tribune de Gérard Longuet dans l’Opinion du 22/10/2020.

« Le candidat de droite doit être un candidat capable d’alliances et ressenti comme tel », estime le sénateur LR de la Meuse, fort des expériences passées

Parce que, dans dix-huit mois, nous voterons pour élire le futur président, il convient dès maintenant de rappeler deux vérités trop souvent oubliées par les candidats. Aucun président de la Ve République n’a été élu au premier tour. Tous doivent leur élection à des ralliements. En France, une majorité présidentielle est toujours l’enfant d’une coalition de fait. C’est la première vérité, en général oubliée par l’heureux élu.

La seconde est que les deuxièmes mandats sont toujours plus difficiles que les premiers. Réélu en 1965, le général de Gaulle démissionne en 1969. Valéry Giscard d’Estaing, Nicolas Sarkozy et naturellement François Hollande ne parviennent à faire qu’un seul mandat. François Mitterrand puis Jacques Chirac en feront deux. Le premier subit de nouveau une cohabitation imposée après la défaite de la gauche aux législatives de 1993, le second voit son premier mandat « dérobé » par la victoire de Lionel Jospin en 1997. Après 2002, son deuxième mandat, inespéré, ne laisse pas le souvenir d’une mandature énergique, CPE compris (contrat première embauche). Il est vrai qu’il s’agissait dans l’esprit de tous d’un deuxième et dernier mandat — l’obligation certes n’existait pas encore — et tous ses soutiens pensaient plus à sa succession qu’à la séquence de responsabilité ouverte miraculeusement en juin 2002. Désormais le deuxième mandat est formellement le dernier… Bonjour l’autorité présidentielle !

Porte entrouverte. Le bon sens plaide donc pour porter un regard réfléchi sur l’élection présidentielle en général et tout particulièrement si le sortant brigue un second mandat. Je suggérerais pour tous les candidats de présenter des alliances ultérieures possibles à la fois crédibles et cohérentes. Un pouvoir assis sur moins du quart des électeurs du premier tour doit respecter ceux qui le rejoindront, qu’elles qu’en soient les raisons.

« Il n’y aura qu’un seul élu, aussi il faut que ce dernier se souvienne, “qu’il y a plus d’une pièce dans la maison du Père” »

François Mitterrand avait tenté en 1988 une opération d’ouverture, largement incomprise, lorsqu’il déclara à la veille des législatives : « Il n’est pas bon qu’un seul parti ait la majorité absolue à l’Assemblée. » Il ouvrait la porte à une coalition. Mais en 1988 aucun parti n’accepta collectivement cette porte entrouverte. Trente-quatre ans après, la question se posera, car plus encore en 2022 qu’aux précédentes élections, le président élu n’aura pas de majorité sur son seul nom. Seules des alliances cohérentes et crédibles peuvent préparer un fonctionnement apaisé des institutions. Je juge que le mythe du Président, homme seul établissant un contrat avec tous les Français, est une aimable plaisanterie qui dure ce que durent les roses, « l’espace d’un matin ».

Gérard Longuet. © Sipa Press

Encore faut-il exister et que chaque grand courant puisse compter ses voix. Et on ne peut les rassembler qu’avec l’espoir de la victoire. C’est pourquoi une candidature unique de la droite républicaine s’impose. Toute diversion détruit l’espérance. Il n’y aura qu’un seul élu, aussi il faut que ce dernier se souvienne, « qu’il y a plus d’une pièce dans la maison du Père » et qu’il le comprenne au-delà des « scalps » individuels collectés lors de la composition de son premier gouvernement. Le candidat de droite doit être un candidat capable d’alliances et ressenti comme tel. A ce prix, il préfigure une autorité politique apaisée, et non l’équilibre incertain que suscite une solitude brillante, mais fragile pour cette raison.

Ancien ministre de la Défense, Gérard Longuet est sénateur LR de la Meuse.

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Gérard LARCHER réélu Président du Sénat !

Gérard LONGUET lors du vote pour la Présidence du Sénat, le 01 octobre 2020.

Les grands électeurs ont confirmé le message mesuré et responsable d’une majorité sénatoriale qui, par son travail au sein des Assemblées, répond, avec réalisme et bon sens, aux inquiétudes de nos compatriotes.

La très large élection de Gérard LARCHER, à la Présidence du Sénat, démontre clairement qu’une attitude de droite modérée ouverte et tolérante peut rassembler au-delà des simples partisans. C’est une leçon dont devrait s’inspirer tous ceux qui brident des responsabilités nationales.

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Pour une sortie plus inventive et plus humaine du confinement des moins jeunes

Préconiser le confinement des personnes âgées jusqu’à la fin de l’année, comme l’a fait la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, il y a quelques jours est une perspective désespérante. Conditionner la fin de cette situation à la mise au point et à la commercialisation d’un vaccin est tout aussi déprimant car, même si la mobilisation des chercheurs pour y parvenir est exceptionnelle, cela prendra encore de nombreux mois. 

Mais surtout, c’est aller un peu vite dans l’analyse de la situation actuelle de l’épidémie du Covid-19. Certes, les personnes âgées sont les plus touchées par les manifestations les plus graves de l’épidémie et l’on sait que 75% des personnes décédées font partie de la classe d’âge des plus de 75 ans. Mais deux chiffres doivent aussi attirer l’attention.

Le premier est que 84% des personnes décédées présentaient des comorbidités : maladies cardiovasculaires, diabète, pathologies pulmonaires… Ce constat, de mieux en mieux documenté, permet d’isoler les groupes de population réellement à risques. Fort heureusement, toutes les personnes âgées n’entrent pas dans ces catégories, certaines sont en forme et très actives, rendent de grands services à l’économie, s’investissent dans le bénévolat associatif, ont un rôle majeur dans la solidarité intergénérationnelle.

Le second est que 38% des personnes entrées en réanimation ont entre 45 et 64 ans. Autrement dit, les personnes actives qui seront les premières à sortir du confinement pour, à raison, redonner vie à notre économie ne seront pas les moins épargnées par la poursuite de l’épidémie. Faut-il dès lors imposer un strict confinement aux seules personnes âgées ?

Comme le dit très bien l’Académie nationale de médecine, « la tentation simplificatrice consistant à gérer [la sortie de crise] par tranches d’âge et à imposer aux personnes âgées, au nom de leur propre protection, de rester confinées n’est pas satisfaisante ». Sans parler de la difficulté à définir la notion de personne âgée : plus de 65 ans, 70 ans, 75 ans ? 

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de voir les prises de position et protestations inquiètes des seniors se multiplier. Par le refus d’un confinement maintenu pour les seules personnes âgées, ils souhaitent non seulement défendre leur droit à l’activité et au bien-être mais également insister sur les conséquences potentiellement désastreuses, notamment sur un plan sanitaire, d’une solitude prolongée.

La bonne solution est un appel à la prudence et à la responsabilité de chacun. Les personnes âgées doivent, comme les autres, respecter les gestes barrière et le reste de la population doit adopter une attitude particulièrement attentive à leur égard, notamment grâce au port d’un masque dans tous les lieux possibles de rencontre.

Mais c’est surtout dans le colloque singulier du patient avec son médecin que la décision d’une prolongation éventuelle du confinement doit être prise. Beaucoup de spécialistes le disent, le seul critère finalement valable est celui des fragilités cliniques individuelles.

Faisons confiance au bon sens et à la responsabilité des moins jeunes parmi nous. Gageons qu’ils sauront s’appuyer sur les conseils avisés des personnels soignants dont nous mesurons tous les jours la compétence et le dévouement auprès de nos concitoyens.

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Sortir du confinement et construire la mondialisation

Décidemment la mondialisation en France n’a pas bonne presse et la tragédie que la quasi-totalité du monde endure à présent depuis le foyer initial de Wuhan n’arrangera rien pour son image. Le malheur vient des autres, l’affaire est entendue !

Oui, la facilité des échanges, la circulation des touristes comme celle des travailleurs de toutes sortes précipitent la diffusion des catastrophes : la mondialisation ne fait qu’accélérer ce que l’on connaît depuis la nuit des temps. La peste noire au XIVème siècle comme le choléra au XIXème furent mondiaux, sans les bénéfices d’une solidarité mondiale. Oui, l’actualité évoque des kidnappings de masques sanitaires en Tchéquie au détriment de l’Italie, ou par préemption dans des aéroports au détriment de nos entreprises ou de nos collectivités locales.

Mais retenons la coopération mondiale, les laboratoires, les entreprises pharmaceutiques, les hôpitaux qui travaillent en réseau avec des financements internationaux ou européens. Les coopérations l’emportent sur la jalouse défense d’intérêts particuliers. Pour les traitements comme pour les vaccins, pour les tests virologiques comme pour les tests sérologiques, les coopérations sont d’autant plus évidentes que les entreprises et les carrières des savants sont mondiales. Il faut simplement l’habitude de la coopération et des règles du jeu communes et stables.

Car pour moi, en effet, la mondialisation n’est ni un bien ni un mal mais une évidence avec laquelle il faudra vivre chaque année plus et qu’il appartient d’appréhender pour chacun d’entre nous et pour les collectivités auxquelles nous appartenons avec le sens des opportunités qu’elle recèle.

Car si la mondialisation est irréversible, elle ne fait disparaître à ce jour ni la diversité des cultures, ni la réalité des institutions politiques territoriales de toute nature. La mondialisation est à la fois superficielle et profonde. Il ne faut méconnaître aucun de ces deux traits.

Superficielle car la diffusion mondiale d’outils techniques identiques supportant des services en apparence semblables ne gomme pas pour autant les diversités durables profondément enracinées, les religions, par exemple. Les mêmes selfies, les mêmes containers, les mêmes Jets, ou la même fibre optique, comme hier les mêmes jeans, les mêmes « big mac », le même Coca, voire les mêmes chanteurs de U2 à Madonna nous suggèrent un monde en apparence uniforme. Ces vingt dernières années, mes centaines de déplacements professionnels en Europe, en Asie, en Afrique et même aux Etats Unis, pays si singulier, m’ont vite fait comprendre que l’apparente identité des décors de l’hôtellerie par exemple, modernes et somptueux pour les Grands Hôtels de la Chine ou de l’Extrême Orient, clinquants dans le Golf, inlassablement reconstruits dans la vieille Europe, il y avait profondément pour chaque population locale des cultures et des comportements différenciés. De plus, entre Etats les relations sont très hiérarchisées, la mondialisation n’est donc ni homogène, ni équilibrée. Ce sentiment était le même que je voyage comme élu en mission d’information, comme Ministre représentant la France, ou comme Administrateur de Sociétés pour aider l’un ou l’autre de mes divers partenaires.

Les Etats continuent d’exister lorsqu’il s’agit pour une entreprise de vendre, d’acheter, d’établir des relations « organisées » avec d’autres partenaires sur un nouveau marché. Les investisseurs internationaux de leur côté lorsqu’ils cherchent à valoriser l’épargne de leurs actionnaires ne perdent jamais le sens des seuls intérêts de ces derniers ; ils sont bien nationaux. Mais les conditions réalistes de la mise en valeur de tels ou tels territoires qui leur sont étrangers à l’origine et qui ne sont jamais les mêmes imposent pour eux l’adaptation. Investir « à l’étranger », c’est comprendre à la fois le caractère inéluctable de la mondialisation et reconnaître – pour ne pas être déçus et parfois ruinés – la spécificité du territoire où l’on souhaite s’établir.

Ces derniers mois, j’ai beaucoup travaillé au Sénat sur la souveraineté numérique. Pourquoi diable la mondialisation est-elle inéluctable en ce domaine ? Parce que dans la nouvelle économie, mais ce n’est pas vrai que du seul numérique, le « premier prend tout ». Et pour être premier dans le monde, il faut une base locale solide et riche, pour financer votre développement dans tous les pays. Si vous n’êtes pas mondial, la probabilité que vous perdiez votre liberté d’entreprise est très forte. Les marchés, tous les marchés, ceux des biens et des services, mais de plus en plus ceux des sciences et des technologies, des loisirs, de la culture, des sports ou du tourisme, sont dominés par des acteurs mondiaux. Ces acteurs, pour la plupart d’entre eux ont une base géographique d’origine forte, mais se construisent nécessairement une présence mondiale.  Les Américains et les Chinois ne sont pas les seuls ; trois exemples français me viennent à l’esprit, Air Liquide, l’Oréal et LVMH. Il y en a d’autres, Safran, Thalès, Critéo ou Dassault System. Mais force est de constater que l’univers des données, du numérique et des services nouveaux qui en découlent est dominé par les Etats Unis et la Chine.

Et ces services numériques, ne nous y trompons pas, comme le lierre sur l’arbre, dépouillent les entreprises installées qui chaque jour sont de plus en plus dépendantes d’eux. C’est par exemple l’industrie hotellière désormais dépendante de « Booking », ce sont les « hardware » des télécoms absorbés par les services, et demain peut-être l’automobile dévorée par les services de véhicules autonomes où se nichera la valeur. Ce sont la pharmacie et le luxe qui peu à peu dépendraient des relations avec le patient ou avec le client contrôlées par les services de données de masse, adossés à l’Intelligence Artificielle.

La mondialisation heurte et bouscule les cultures préexistantes. Par exemple, l’analyse génétique de masse prépare la médecine prédictive. Et cette dernière rendra la solidarité face à l’aléa de santé plus difficile, car assurer les cas faciles et seulement ceux-là deviendra peut-être possible pour les assureurs cyniques. Sans oublier la « génétique appliquée » non pour sélectionner les bovins ou diffuser des cultures vivrières adaptées, mais bien au-delà pour instiller une tentation d’eugénisme discret au profit de ce que l’on croit être les meilleures souches pour reproduire les êtres humains quasi scientifiquement.

Je suis encore parlementaire et je suis toujours un homme politique. Je dois des comptes à mes électeurs, les citoyens Français dont je me sens en – toute petite – partie responsable, avec une affection plus particulière pour les Lorrains et les Meusiens que je représente depuis si (trop !) longtemps. Mon rôle n’est donc pas de faire d’abord un geste pour la planète, il est bien de m’occuper des miens. Mais peut-on le faire sans participer à un mouvement mondial, tant le monde est devenu global ? A chacun sa part du fardeau et la vie de tous sera allégée. En un mot, si le champ des confrontations, de toutes natures, est mondial, réussir pour ceux dont on a la charge est une contribution utile pour le monde entier. L’échec de l’Europe n’enrichira pas le Monde pas plus que cet échec ne sauverait la planète, bien au contraire. L’oubli de la France ou l’oubli de notre Région, comme l’oubli d’une culture libérale et humaniste dans la lignée de l’héritage judéo chrétien n’est pas un service que l’homme politique européen rendrait au reste du Monde. Parce que le Monde au plan politique ne peut être saisi comme une seule culture, une seule voie vers le bonheur, un seul sens de la vie. Et pourtant ce Monde ne peut oublier qu’il est un tout, parce que les découvertes valent pour tous, parce que les acteurs économiques ont besoin d’être mondiaux, parce que même mal comprises ou rejetées les idées et les informations cependant circulent à la vitesse de la lumière et tous peuvent y accéder. Les hommes eux, circulent à la vitesse du Jet, les biens matériels cheminent à la vitesse du container embarqué, mais à un prix si modeste qu’en euros, Shanghai est plus proche d’Anvers que ne l’est Tarbes de Paris, par exemple.

Simplement les espaces ne sont pas interchangeables et ils ne l’ont d’ailleurs jamais été. Les différences restent. Les histoires sont différentes. Japonais et Allemands ne font plus guère d’enfants. Pourquoi ? De notre côté du Rhin au contraire cela va encore, même si… Au Sahel la progéniture abondante reste la règle. Règle que réfutent les Chinois de Pékin mais qu’acceptent les Indiens de New Delhi. Dans l’actualité mondiale des conflits et des tensions, la volonté politique est bien faible en Europe, bien forte aux Etats Unis, persévérante à Pékin, affirmée à Moscou avec des moyens pour cette dernière bien moindres que les nôtres, pourtant.

La mondialisation s’impose comme une réalité à tous les pouvoirs politiques, pourtant elle ne les condamne pas à disparaître. Trump peut proclamer « America First » et en même temps il ne peut ignorer le monde tel qu’il est à ce jour, le Covid19 le lui rappelle. Les Gafa surpuissants ont besoin cependant de relations politiques apaisées entre les Etats Unis et l’Asie. La majorité des Américains se soucie de l’environnement, ce que croit pouvoir ignorer le Président Trump. Seraient-ils mondiaux ces citoyens de base ? Ils le sont sans aller à ce jour jusqu’à renoncer aux conforts acquis d’une économie goinfrée de matières premières.

Chacun vit la mondialisation à sa façon !

Les plus jeunes et les plus éduqués en Europe adhérent semble-t-il à l’idée d’un monde uni, dominé par une élite sage et d’abord respectueuse de l’environnement. La politique traditionnelle et les états historiques céderaient la place à un fédéralisme paradisiaque mais totalement insaisissable. Les avatars de ces mouvements sont innombrables des « Grünen » historiques qui en Allemagne participent aux pouvoir jusqu’au nouveaux radicaux d’« Extinction-Rebellion » qui refusent tout compromis. Les connaître est utile pour l’homme politique même s’il est en général déconseillé de les suivre au pied de la lettre. Ce sont en général ceux qui veulent un monde uni et naturel qui en viennent à penser que l’homme est la première pollution du monde et qu’il doit être toléré qu’au prix d’une infinie modestie et d’une grande discrétion de son « empreinte ». En un mot l’homme civilisé doit renoncer à ce qu’il a conquis, la décroissance est pour eux une évidente nécessité.

Pour eux aussi la disparition de l’espèce n’est pas encore programmée mais implicitement une forte réduction serait surement bienvenue ! Dans cette perspective qui veut donner l’exemple ? Personne !

D’autres imaginent, toujours hors des Etats, un Gouvernement Mondial, qui s’imposerait par son autorité intellectuel et technique. Il serait à la fois universel et « fusionnel ». La victoire d’un politiquement correct sans contestation possible. Une sorte de Giec pour tous, pour tout et tout le temps. En terme d’image, c’est l’enfant de Davos et de l’Organisation des Nations Unies. A Davos, les intervenants s’adressent au Monde du fond des Alpes Suisses. Or ils n’existent en réalité que par les intérêts particuliers qu’ils ont su conquérir. Victoire médiatique d’un instant, qui méconnaît la réalité des peuples. C’est un appel permanent aux « Gilets Jaunes » de tout acabit.

Quant au gouvernement mondial adossé à l’ONU, il est à peu près impensable : la paralysie du Conseil de Sécurité – aux torts partagés des grandes nations disposant du véto – et le désordre de l’Assemblée Générale nous prouvent que la conscience mondiale solidaire affichée ne dure qu’autant que les intérêts nationaux, au demeurant compréhensibles faute d’être légitimes, ne sont pas menacés : la vie mondiale est un conflit et l’ONU n’a d’autorité que par l’entente des « très Grands ». Sans cela tout est désordre : l’Europe se dresse contre l’huile de palme qui reste cependant un espoir pour les paysans malais ou indonésiens. La France condamne la forêt brésilienne qui brule en oubliant que notre richesse historique vient de l’époque où nos moines et nos paysans défrichaient pour « labourer et pâturer » ! Le Sud nous reproche notre consommation d’énergie mais ce sont nos achats de matières premières qui leur permettent de décoller  et soulager ainsi le prix d’une démographie pour le mieux généreuse !

Pour rapprocher politiquement les nations que la science, la technologie, l’économie, l’information et la culture relient, il faut des autorités politiques passionnément enracinées et donc responsables de leurs citoyens, obligées cependant, même si elles ont le sentiment de leur puissance ou de leur légitimité, de composer avec les autres. Dans le monde d’aujourd’hui il ne doit pas y avoir un actionnaire majoritaire pour diriger la mondialisation. Tous y participent, à concurrence de leurs apports.

Lorsqu’il y a une Assemblée générale comme celle de l’ONU, elle doit être ouverte aux alliances et aux compromis. Pas facile mais indispensable.

Sans forum, sans rencontre, le désordre international nous conduirait à la loi du plus fort, ou aux anarchies régionales. La loi du plus fort n’est plus possible, car quelle nation voudrait porter la responsabilité d’un nouvel ordre impérial, aucune. Le plus fort serait égoïste et en même temps assiégé par tous les autres. L’avenir est plus vraisemblablement dans la coopération active de Grands Systèmes Régionaux : l’Amérique de « Monroe », l’Europe organisée et la Russie qui doit lui être associée. L’Asie se cherche et craint le pouvoir solitaire de la plus grande de ces puissances régionales. L’Afrique se construit malgré tout. La mondialisation est un fait. Elle doit être organisée.

Le contraire, je le répète avec force, serait l’anarchie et donc soit rapidement la tyrannie solitaire de la puissance la plus brutale sans considération pour toutes les autres nations – et le XXème siècle a été riche en tentatives –  soit le règne absolu du plus riche et du plus évolué techniquement, décidé à ne partager que les miettes. Ni l’un ni l’autre ne serait acceptable ni pour notre construction européenne, ni pour notre indépendance politique nationale qui est la garante de notre liberté individuelle.

Gérard LONGUET – 06 avril 2020

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L’absence de masque est le résultat des déficits de l’État

Le Président Macron a raison, chaque chose en son temps et d’abord vaincre le Covid-19. La France a su par le passé, gagner des batailles en apparence mal engagées. Ancien Ministre de la Défense, j’ai en tête mot à mot l’ordre du jour du Maréchal Joffre ouvrant la bataille victorieuse de la Marne : « Une troupe qui ne pourra avancer devra se faire tuer sur place plutôt que de reculer ». Le Gouvernement nous demande un effort moindre, il suffit de rester chez soi. Nous devrions y parvenir !

Mais comme le Président Macron nous dit également que demain ne sera pas comme avant, il nous oblige à réfléchir. Deux pays déjà nous font la morale, la Russie et la Chine, qui de concert, exaltent les vertus de leur dirigisme énergique. Là encore, attendons la fin de la guerre pour en connaître le prix exact dans ces deux grandes nations. Mais les communiqués triomphants sont à cet instant, prématurés et malvenus.

En France, on redécouvre à la fois des vertus à l’État, tout en constatant une faiblesse logistique surprenante en ce qui concerne un matériel de base de sécurité, les masques principalement. Certains imaginent déjà le procès du capitalisme libéral, alors que ce sont des entreprises –  grandes, très grandes ou parfois petites – qui dans la rapidité et avec imagination, achètent, acheminent, adaptent ou fabriquent ce qui nous manque.

Oui, trois fois oui au secteur hospitalier public, mais tous les Préfets sur le terrain savent qu’il faut mobiliser la médecine « de ville » et l’hospitalisation privée. Dans le Grand Est, Jean Rottner en donne l’exemple parfait.

Pour les masques absents en début de bataille, il faut revenir sur une évidence : un état trop déficitaire rogne toujours sur le « Régalien », et surtout lorsque ce « Régalien » apparaît comme faisant face à une charge jugée hypothétique.

Oui, la Commission des Finances du Sénat en son temps, a examiné la gestion de la crise du H1N1, par Madame Bachelot, à l’occasion de l’examen de la Loi de Règlement du Budget 2009, dépense évaluée à 1 milliard d’Euros dont 150 millions pour les masques. Le Gouvernement en tire des conséquences de restriction et notamment le 2 novembre 2011 dans une instruction ministérielle, concernant sa stratégie dans les situations exceptionnelles. Seule la réalité des déficits de l’État explique que celui-ci ait demandé et obtenu une réforme de l’achat des masques, réforme qui nous laisse aujourd’hui désemparés. Madame Touraine, Ministre, entérine une politique antérieure à sa nomination et le Parlement vote un dispositif qui est le contraire de ce que demandait pourtant l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) en 2005, au travers du rapport du Député DOOR et de la Sénatrice BLANDIN. En un mot, le « Régalien », et tout particulièrement lorsque le risque parait aléatoire, sera toujours sacrifié par l’État, parce que ce dernier est lourdement déficitaire. Il choisit l’opinion de l’instant plus que les rendez-vous de l’avenir. Pour rétablir le « Régalien » et garder des réserves, on attend de L’État qu’il puisse investir, fût-ce inutilement en apparence.

La guerre, oui, est de la responsabilité de l’État. Mais l’armement des troupes et leur entraînement ne sont accessibles, lorsque l’on a une monnaie partagée qui ne permet ni l’endettement excessif, ni a fortiori l’inflation – impossible – qu’aux seuls états dont les budgets ont des marges. D’autres, et non des moindres en Europe y parviennent. Il faudra donc accélérer l’effort de redressement financier au moment où l’actualité dans un monde qui reste tragique, nous rappelle que l’État ne peut nous protéger que s’il s’en est donné les moyens.

Gérard Longuet – 01.04.2020

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Commission d’Enquête sur la Souveraineté Numérique

La Commission d’Enquête du Sénat sur la Souveraineté Numérique, dont je suis le rapporteur, a rendu publiques ses conclusions le 3 octobre dernier.

Cette commission a effectué 39 auditions plénières, dont 8 tables rondes et 5 à huis clos, ce qui représente près de 70 heures d’auditions (5 membres du Gouvernement, des scientifiques, des hauts fonctionnaires, des membres d’autorités de régulation et des représentants de grandes entreprises du numérique).

Pour connaître le processus de travail, les constats, ou encore les recommandations de la commission d’enquête, vous pouvez lire l’infographie jointe à cet article ou la télécharger ici en version PDF.

Pour télécharger le rapport complet, rendez-vous sur ce lien.

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